Le contexte géographique et programmatique
L’opération de cuisine territoriale associe plusieurs dimensions de projet, l’architecture, l’urbanisme, le paysage, …
Le site d’implantation est singulier, à l’interface entre la ville historique de Pontorson à l’Est et la ville plus récente à l’Ouest, implanté le long de la rivière le Couesnon qui marque la limite et le passage entre les deux secteurs.
La philosophie du projet de cuisine territoriale est à la croisée des chemins, dans une relation de partage et de mutualisation entre l’Hôpital et la Ville.
Le plan de masse
Le plan de masse retenu pour le projet retranscrit cette notion d’équilibre, de partage et de passerelle entre le Centre Hospitalier et Pontorson : il s’inscrit dans l’implantation orthonormée Nord/Sud – Est/Ouest qui est celle originale de
toutes les constructions du site hospitalier ; il bénéficie d’un accès dédié depuis la voie de la Liberté, largement visible pour tous les publics, sécurisé et totalement intégré aux nouveaux aménagements urbains.
Aussitôt passé cet accès, il associe les stationnements des personnels et des visiteurs, implantés à proximité immédiate de l’entrée de la nouvelle construction ; il joue la connivence avec le bâtiment administration et le parc de l’Hôpital, et enrichit la composition générale avec sa façade d’appel Ouest très urbaine ; il définit sur cette façade une entrée très lisible, unique et commune aux usagers de la cuisine et des locaux partagés, restaurant, atelier, salle de réception.
La cour logistique réservée à la cuisine, est, elle, implantée en limite Sud de la construction, non visible quand on rentre sur le site à pied ou en voiture depuis la voie de la Liberté, facilement accessible depuis l’accès hôpital dédié logistique plus au Nord-ouest, non visible depuis la rue du Port et la promenade publique associée.
Les intentions du plan de masse
Cette mise en place sur le site permet au nouvel équipement d’assurer son rôle de communication vis-à-vis de l’Hôpital comme de la Ville. Le choix retenu est d’implanter la construction dans une relation de proximité avec la pointe Nord-Est, de manière à « caler le site ». Le respect des orientations et alignements en place, définis par les bâtiments hospitaliers existants, l’ancienne gendarmerie en vis-à-vis, les aménagements paysagers, participe de la nouvelle harmonie. Il en est de même pour la poursuite de la promenade piétonne : la nouvelle construction accompagne le promeneur.
L’organisation sur la parcelle, la logistique des flux
Tous les usagers du bâtiment, rez-de-chaussée comme étage, rentrent dans la construction au centre de la façade Ouest depuis le parvis piétonnier en relation au parc de l’Hôpital en front de rue.
Ils accèdent tous au premier étage par l’escalier ou l’ascenseur qui débouchent tous les deux sur une esplanade ombragée, organisée comme un premier sas extérieur mais également comme une terrasse d’agrément. Ils franchissent un sas qui leur permet de rentrer dans la zone des bureaux ou d’accéder à l’espace accueil – cafétéria.
L’espace est vaste, généreux dans sa forme et sa relation au paysage ; il dessert les trois grandes salles dédiées à l’accueil des publics.
L’espace cuisson bénéficie d’une large ouverture au nord qui permet de faire rentrer un maximum de lumière naturelle.
Les deux zones livraisons et expéditions sont largement dimensionnées, faciles d’accès pour les camions qui manœuvrent aisément dans la cour.
L’étage, les activités du public
L’étage est largement ouvert au public ; il symbolise bien par son organisation fonctionnelle et son architecture la volonté de mutualisation entre la Ville et le Centre Hospitalier. Chacune des trois grandes salles de l‘étage occupe une position privilégiée, retenue selon sa ou ses fonctions. L’atelier pédagogique est le lieu le plus visible quand on rentre sur le site depuis la voie de la Liberté, ce qui est adapté à une grande praticité d’usages, à l’accueil et la prise en charge de groupes, de classes. La salle de réception est également très visible, mais cette fois plus tournée vers la Ville ; ce qui renforce son caractère festif et événementiel. Le restaurant du personnel est à l’opposé plus introverti, sans effet vitrine sur la Ville ou le Centre Hospitalier ; les personnels qui y mangent bénéficient d’un moment propice de calme et de mise en retrait. La forme courbe qui enveloppe le bâtiment sur son angle Nord-Ouest, est un autre marqueur architectural ; elle complète la qualité du dialogue avec : le public, le Centre Hospitalier, l’entrée de ville.
La forme architecturale
Le choix des matériaux employés pour la construction renforce la logique générale :
Le niveau socle est habillé de béton. L’escalier qui mène à l’étage et qui s’inscrit dans la hauteur du socle est réalisé dans le même matériau, choisi pour sa qualité de rendu et sa très grande pérennité. La forme de l’escalier participe pleinement à l’aménagement du parvis, sa dimension généreuse en fait un marqueur de la construction pour ses usagers.
L’ensemble de l’étage est entièrement habillé de bois, avec un bardage posé verticalement. Les structures en portique, participant à la protection solaire et renforçant l’effet signal, sont également réalisées en bois, au même titre que les brises-soleil qui leur sont associés. En façade Sud, elles participent avec l’escalier à l’accompagnement des différents publics et usagers. Les volumes bâtis sont couverts en terrasse hormis en pointe Nord-Est de la construction au droit de la salle de réception ; on y trouve un volume couvert à deux pentes en ardoise, formant signal et assurant la filiation avec les couvertures environnantes sur et hors site.
A l’étage, chaque espace d’accueil du public est associé à une large transparence complétée d’une protection solaire efficace ; la notion de lieu de partage et d‘échanges est omniprésente.
Plus de photos dans le bulletin d’information : Brèv’infos n° 99
